Histoire de la batellerie
Les débuts
L’activité de batellerie sur la Dordogne remonte à plus de 2000 ans, ou plus précisément à la conquête de la Gaulle par les romains. Ces derniers vont créer une ville qu’on appelle aujourd’hui Bordeaux mais qui à l’époque s’appelait Burdigala.
Les premiers à avoir navigué sur la Dordogne étaient des nautes, des bateliers romains, qui avaient pour mission d’acheminer depuis les terres des denrées mais aussi de la pierre, du bois et surtout des merrains, ces longues planches de bois servant à la construction des tonneaux. Ce sont les romains qui ont introduit la culture du vin dans nos régions, mais il ne faut pas oublier la grande découverte qu’ils ont fait en arrivant en Gaulle : le fameux tonneau ! Sans lui, le bon vin n’existerait pas…
Une activité prospère
Après la chute de l’Empire romain, le commerce fluvial va continuer sur cette Dordogne au point de devenir une des activités principales de la vallée. Mais loin de se limiter au seul transport de marchandises (bois, vins, fromages, huiles de noix, noix, …) les gabarres étaient aussi un moyen important de véhiculer des idées : religieuses (comme la Réforme), politiques (la Révolution française, la Résistance durant la Seconde Guerre mondiale) et aussi artistiques.
Le déclin
L’arrivée du chemin de fer dans la région va marquer le déclin de la batellerie. Bergerac sera relié à Bordeaux en 1872, Sarlat découvrira le train en 1882… Le train était perçu comme une concurrence déloyale pour les gabarriers, et à juste titre : plus rapide (en quelques jours, voire quelques heures, les marchandises arrivaient à destination) et surtout plus sûre (une gabarre sur dix n’arrivait pas à destination). Les gabarriers et leur famille se sont livrés à de nombreux sabotages de lignes de chemin de fer pour freiner le développement de l’activité ferroviaire…
L’entrée dans l’ère de l’hydroélectricité
Les tous premiers barrages construits sur la Dordogne avaient pour fonction d’alimenter les lignes de chemins de fer. Le barrage de Bort-Les-Orgues construit de 1942 à 1952, est le plus gros ouvrage construit sur la Dordogne. Il retient un volume de 477 hm3, le plus grand volume retenu en France pour un barrage en béton. Neuf autres barrages sont construits sur le cour du fleuve : les barrages de la Bourboule, de Saint Sauves, de Marèges, de l’Aigle, du Chastang, du Sablier aussi appelé le barrage d’Argentat, de Mauzac, de Tuilères et de Bergerac.
La Roque-Gageac est située entre les barrages du Sablier et de Mauzac. Le débit du fleuve pour la promenade dépend donc des sept barrages situés en aval du village. En plus des dix barrages sur le lit principal, il faut ajouter une cinquantaine de barrages sur les affluents de la Dordogne. Du fait de ces nombreux ouvrages, la Dordogne a été pendant longtemps le premier fleuve en terme de production d’électricité.
